C'est bien beau d'écrire des notes sur les chanteurs et les chansons, encore faut-il savoir de quoi l'on parle ! Je pense à la plupart des critiques de films qui ne se sont jamais trouvés derrière la caméra, ou alors à Laurent Roumejko présentant la météo !!
Donc, en octobre 2012 je me lance dans un "blind-test" de chansons, le jeu consistant à deviner une chanson à l'aide d'un extrait le plus rapidement possible.
Tout de suite j'ai été rassuré sur mon compte. Et ma modestie bien connue m'empêche de révéler la place que j'occupe dans les tournois. Pour l'instant du reste, car j'ai finalement trouvé mon maître, ou plutôt ma "maîtresse", qui est plus rapide que moi, presque aussi calée mais qui se déconcentre trop facilement. Et je sais que le jour où elle aura réglé ce problème, je serai dépassé, même si "sur le papier" elle refusera de passer devant moi.
Mais là n'est pas l'objet de ma note, plutôt de voir mon évolution dans les différentes catégories depuis le début du jeu. Et là, c'est parlant !
• Les années 50, je les ai toujours connues, chez moi le "poste"était toujours allumé et j'ai été bercé toute mon enfance par Aznavour, Bécaud, Brel, Claveau, Montand, Piaf, Lasso, Salvador, Trenet et quelques autres...
Dans cette catégorie-là, j'étais "bon" en octobre, et je reste "bon" en juin.
• Les années 60. Là, mon fief absolu. Quand j'étais ado, pas question de louper une seule fois "salut les copains", ou les hit-parades ! Y compris le hit-parade anglais, que je me suis mis à écouter à partir de 1966, et qui a été beaucoup plus efficace dans l'apprentissage de cette langue que les différents enseignants que j'ai pu avoir.
J'étais "excellent" en octobre, et je le reste. Aïe mes chevilles !
• Les années 70. Là aussi j'étais rivé à la radio, mais un peu moins que précédemment. En plus c'était des années un peu grises, correspondant à "la vache enragée".
Je suis parti de "bon" et suis arrivé, peu à peu à "très bon".
• Les années 80. Je n'écoutais plus trop la radio. Mais je ..... la faisais !!! A partir de 1982 je suis devenu animateur bénévole, je passais les disques de "ma jeunesse" ( j'avais 31 ans !) mais je me mettais au parfum de ce qui sortait, grâce à un autre animateur, André Victoor, qui avec sa voix envoûtante (la mienne ressemblait à celle de Garou à côté !) et ses immenses connaissances, fut pour moi mon "maître à penser" dans ce domaine.
Donc, bien sûr, excellent j'étais , excellent je reste.
• Les années 90. Une certaine période, dont j'ai longtemps parlé dans mon blog, mais aussi les "années-harcèlement", les "années-dépression", et la mort de ma mère. Rien que d'écouter des chansons de cette époque me remplissait soit de nostalgie, soit d'amertume, soit de tristesse.
En octobre j'étais "très mauvais". Ma mémoire, bienveillante, avait bien voulu effacer ces années-malheur, jusqu'à ce que j'en sois complètement guéri.
Ce qui est presque fait en juin. Certes j'ai encore en mémoire la mort de ma mère, certes me trouvant en retraite, mes harceleurs me font désormais plus de pitié qu'autre chose. Plus d'envie de meurtre, mais plutôt envie de plaindre les Eric, Guy, Philippe, Jean-Paul, Jean-Marc et autres Daniel. Et quand au "reste" j'ai fait comme elle : je l'ai oublié !!!
En juin je suis devenu "très bon"...
• Ne parlons pas des années 2000, qui représentent encore le pire pour moi.
D'abord ma maladie, la dépression qui avait évolué en maniaco du fait du brusque arrêt des médocs. Puis ce nommerai mon "trip", de croire encore à une histoire à laquelle j'étais seul à croire, qui devenait en fait une névrose obsessionnelle.
Le harcèlement, débuté en 1994, continuera jusqu'en 2003, jusqu'à ce que je puisse partir de cette station bretonne où je me demande encore pourquoi j'y ai mis les pieds. J'en verrai de nouveau un autre morceau en 2006, venant de l'incapacité d'un chef à gérer une équipe, et surtout quelqu'un de plus gradé que lui (ma pomme) mais qui ne voulais rien. Juste être peinard ! Ce n'est qu'à partir de 2007 que je connaîtrai les plus riches moments de ma vie professionnelle. Encore un grand merci aux collègues de Lons Le Saunier, que j'ai connus hélas trop tard...
La maladie de mon épouse ensuite. Trépanée en urgence un dimanche matin à la suite d'une erreur médicale, elle se retrouve désormais infirme. Une infirmité pas très connue, l'aphasie, qui consiste à avoir toute sa tête, de comprendre tout ce qui se dit, mais de ne plus avoir le vocabulaire pour s'exprimer. L'horreur pour celui qui en est atteint, mais l'horreur aussi pour le conjoint, celui qui se trouve en "première ligne"...
Voici un peu plus d'un an, le 6 juin, j'ai failli encore une fois attenter à mes jours, cette fois par découragement face à cette terrible maladie.
Les années 2000 c'est aussi le départ de ma fille. Brutal, en 2004, à 800 km, ce qui me provoqua une sorte de crise entre les mois de mai et décembre. Je partirai tous azimuts dès que j'aurai quelques jours de libre, ne voulant pas rester dans la maison qui avait vu la fuite de la chair de ma chair. J'organisai alors une "fuite en avant", en achetant un terrain à l'opposé géographique de l'endroit d'où elle était partie (Biarritz) et l'endroit où elle était arrivée (la Bretagne). Ainsi, en entreprenant d'y construire une maison, je me créerai une occupation de façade, pour oublier ce que j'avais au fond de moi.
Je sais, une personne qui m'est très chère me reprochera une fois de plus de parler du passé, alors que mon présent me procure de très douces satisfactions.
Mais je lui répondrai qu'on ne peut se construire un bon futur qu'en ne s'inspirant des leçons du passé...
Quoi qu'il en soit, et grâce à la personne en question, de "nul" en octobre, je suis passé à "assez bon" actuellement, et je ne désespère pas faire encore mieux.
• Les hits actuels : La période actuelle avait mal commencé, avec une salle maladie qui allait me frapper, et qui représente pour moi un épée de Damoclès. Mais je ne retiens que le meilleur, ce qui m'est arrivé depuis décembre.
Nul aussi en octobre, mais peu à peu je les mémorise ce hits, et les associant à ce présent qui me sourit de plus en plus, et je suis arrivé à "passable". Là aussi je pense parvenir à quelque chose de mieux !
Donc, Song Pop, jeu idéal pour tester ses connaissances musicales, mais aussi pour pouvoir tourner des pages qu'on était seul à lire.
Je vous embrasse.